PRÉSENCES DE VICTOR HUGO

articles parus dans le n°14 de L'ÉCHO HUGO (2015), Bulletin de la Société des Amis de Victor Hugo
articles écrits pour les Bulletins du CPV et proposés pour L'ÉCHO HUGO

Victor Hugo et la Croix-rouge

Ayant acquis une enveloppe en franchisse postale avec, au verso, un texte signé Victor Hugo et intitulé " Notre âme est immortelle ", j'ai demandé à Alain Israël, Président du Club Thématique Croix-Rouge (CTCR) s'il pouvait me donner des renseignements sur ce document puisqu'il était adressé au Comité Internationale de la Croix-Rouge.

Voici ce qu'il a pu me dire sur cette enveloppe après avoir fait des recherches :

Il s'agit d'un courrier en franchise postale pour l'Agence des prisonniers de Guerre à Genève, qui dépendait du Comité International de la Croix-Rouge. [Il a été envoyé] de Mirebeau sur Bèze en Côte-d'Or, le 26 mars 1915.
Au verso de la lettre, un très beau [texte] de Victor Hugo [auquel a été donné comme titre}" Notre âme est immortelle ". [Première série] d'un nouveau tirage - N°5. Œuvre de Saint-Charles à Grammont (B). Imprimée sur enveloppe bulle par l'imprimerie L. Van Hoof-Roelans à Hoogstraten en Belgique.
Sur le recto, [on a du mal à déchiffrer] le cachet violet de l'expéditeur en haut à gauche (3 lignes) : " l'Abbé Fourney … en Côte d'Or ".

 

 

 

 

L'Abbé Fourney, Emile dit Nicolas est né en 1860 à Binges (21270) et mort le 24 février 1935 à Blagny sur Vingeanne (21310). Il a été curé de 1890 à 1933 à Bezouotte (21310) et devint Chanoine Honoraire le 30 décembre 1924, il dépendait du Diocèse de Dijon.
Bezouotte est un petit village du centre de la France situé dans le département de la Côte d'Or en Région Bourgogne. Sa population est 214 habitants environ et appartient à l'arrondissement de Dijon et du canton de Mirebeau sur Bèze [et à la Communauté de Communes de Mirebellois].

Le texte ci-dessus est également paru dans "le Philatéliste Croix-Rouge N°137 avril 2015" par A.I. Président du CTCR

Ce texte tel qu'il est imprimé au verso de cette enveloppe est un exemple parmi bien d'autres des montages de morceaux choisis hétérogènes dont les écrits de Victor Hugo ont été l'objet.

Le premier paragraphe est tiré (en bleu et en gras les passages repris) de : Actes et Paroles - livre II. Pendant l'exil / chapitre I - EMILY DE PUTRON / CIMETIÈRE DES INDÉPENDANTS DE GUERNESEY écrit le 19 janvier 1865, mais reproduit dans le désordre :
[ … ]Inclinons-nous avec espérance. Nos yeux sont faits pour pleurer, mais pour voir ; notre cœur est fait pour souffrir, mais pour croire. La foi en une autre existence sort de la faculté d'aimer. Ne l'oublions pas, dans cette vie inquiète et rassurée par l'amour, c'est le cœur qui croit. Le fils compte retrouver son père ; la mère ne consent pas à perdre à jamais son enfant. Ce refus du néant est la grandeur de l'homme.
Le cœur ne peut errer. La chair est un songe, elle se dissipe ; cet évanouissement, s'il était la fin de l'homme, ôterait à notre existence toute sanction. Nous ne nous contentons pas de cette fumée qui est la matière ; il nous faut une certitude. Quiconque aime sait et sent qu'aucun des points d'appui de l'homme n'est sur la terre ; aimer, c'est vivre au delà de la vie ; sans cette foi, aucun don profond du cœur ne serait possible. Aimer, qui est le but de l'homme, serait son supplice ; ce paradis serait l'enfer. Non ! disons-le bien haut, la créature aimante exige la créature immortelle ; le cœur a besoin de l'âme. [ … ]

Les paragraphes suivant sont empruntés (toujours cités dans le désordre - en bleu et en gras les passages repris) au discours du tribun à l'Assemblée Nationale, lors de la séance du 15 janvier 1850, présidé par M. DUPIN.
" Le parti catholique, en France, avait obtenu de M. Louis BONAPARTE que le ministère de l'instruction publique fût confié à M. de FALLOUX
Après le très habile discours de M. BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE, M. PARISIS, évêque de Langres, vint à la tribune donner son assentiment à la loi proposée, sous quelques réserves toutefois, et avec certaines restrictions.
M. Victor HUGO, dans cette même séance, répondit au représentant du parti catholique.
C'est dans ce discours que le mot droit de l'enfant a été prononcé pour la première fois."
Note de l'éditeur des Œuvres complètes de Victor Hugo en 1882

M. LE PRÉSIDENT : La parole est à M. VICTOR HUGO contre le projet.
M. VICTOR HUGO : Messieurs, …
[ … ] De là des profondes convulsions sociales. Messieurs, certes, je suis de ceux qui veulent, et personne n'en doute dans cette enceinte, je suis de ceux qui veulent, je ne dis pas avec sincérité, le mot est trop faible, je veux, avec une inexprimable ardeur et par tous les moyens possibles, améliorer dans cette vie le sort matériel de ceux qui souffrent ; mais je n'oublie pas que la première des améliorations, c'est de leur donner l'espérance. (Marques générales d'assentiment.)
Combien s'amoindrissent de misères bornées, limitées, finies après tout, quand il s'y mêle une espérance infinie !
Notre devoir à tous, législateurs ou évêques, prêtres ou écrivains, publicistes ou philosophes, notre devoir à tous, c'est de répandre, c'est de dépenser, c'est de prodiguer, sous toutes les formes toute l'énergie sociale, pour combattre et détruire la misère, et en même temps de faire lever toutes les têtes vers le ciel. (Vives et nombreuses marques d'approbation.) C'est de diriger toutes les âmes, c'est de tourner toutes les attentes vers une vie ultérieure où justice sera faite, et où justice sera rendue. (Nouvelles marques d'approbation.)
Disons-le bien haut : personne n'aura injustement ni inutilement souffert. La mort est une restitution. La loi du monde matériel, c'est l'équilibre ; la loi du monde moral, c'est l'équité. (Très bien ! très bien !) ; Dieu se retrouve à la fin de tout. Ne l'oublions pas, et enseignons-le à tous ; il n'y aurait aucune dignité à vivre, et cela n'en vaudrait pas la peine, si nous devions mourir tout entiers.
Ce qui allège la souffrance, ce qui sanctifie le travail, ce qui fait l'homme bon, fort, sage, patient, bienveillant, juste, à la fois, humble et grand, digne de l'intelligence, digne de la liberté, c'est d'avoir devant soi la perpétuelle vision d'un monde meilleur rayonnant à travers les ténèbres de cette vie.
Messieurs, quant à moi, j'y [je] crois profondément à ce monde meilleur, et, je le déclare ici, c'est la suprême certitude de ma raison, comme c'est la suprême joie de mon âme.
(Marques nombreuses d'assentiment.) [ … ]

 

Victor Hugo, le croiseur cuirassé

Le Victor Hugo est un croiseur-cuirassé de classe "Léon Gambetta" de la marine française, lancé le 30 mars 1904 et en service jusqu'en 1928. Il combattit en Méditerranée pendant la Première Guerre mondiale. Il est le deuxième croiseur-cuirassé de la classe, après le Léon-Gambetta (lancé en 1902) et avant le Jules Ferry (lancé en 1907).

Caractéristiques :
" Déplacement : 12 500 tonnes
" Longueur 148 m
" Largeur : 21,40 m
" Tirant d'eau : 8,20 m
" Vitesse maximale : 22 nœuds
" Armement :
o 4 canons de 194 mm (deux tourelles doubles, une à l'avant et l'autre à l'arrière),
o 16 canons de 164 mm (six tourelles latérales doubles et quatre en casemate),
o 22 canons de 47 mm,
o 4 tubes lance-torpilles de 450 mm.
" Equipage : 20 officiers et 680 hommes

Le Victor-Hugo, croiseur-cuirassé à 4 cheminées

Marin du Victor-Hugo

 

Sa construction débute à l'arsenal de Lorient en mars 1903, et il est lancé le 30 mars 1904. Il est mis en service actif en avril 1907 et affecté à la flotte de Méditerranée.

À la mi-avril 1909, des heurts entre les communautés vivant en Turquie déclenchent des représailles de la part des Turcs. Tous les chrétiens sont visés. Les puissances occidentales sont averties de massacres dont sont principalement victimes les Arméniens.

Elles craignent pour leurs ressortissants et leurs représentants consulaires. Le commandant de l'escadre légère de Méditerranée à bord du croiseur cuirassé Jules Ferry, reçoit l'ordre d'appareiller pour cette région. Outre le Jules Ferry, son escadre, comprenant le cuirassé d'escadre Vérité ainsi que les croiseurs cuirassés Victor Hugo et Jules Michelet, se met en route pour arriver en bordure du golfe d'Alexandrette le 23 avril 1909

Courrier affranchi à 10c (lettre jusqu'à 15g tarif du 16.04.06)
Cachet violet : MARINE FRANCAISE SERVICE A LA MER
Cachet linéaire bleu foncé : CROISEUR CUIRASSÉ VICTOR-HUGO
Timbre à date : PARIS RP - DEPART LETTRES du 31-12.12 (au dos, Timbre à date : AMIENS 2-1.13)

Il est mis en réserve de janvier 1911 à février 1912 puis participe à la Première Guerre mondiale, combattant en Méditerranée.

Carte postale (égyptienne) en franchise militaire
Cachet linéaire : CROISEUR CUIRASSÉ VICTOR-HUGO
apposé par-dessus le
Cachet : MARINE FRANCAISE SERVICE A LA MER
Timbre à date égyptien : ALEXANDRIE 11.X.15

Mis en réserve en juillet 1918, il est réarmé en 1922 et affecté à la division volante de l'Atlantique le 21 août. Il effectue un voyage en Extrême-Orient avant d'être placé en réserve à Toulon le 11 juillet 1923. Il est rayé des listes le 2 janvier 1928, puis vendu pour démolition le 26 novembre 1930.

Carte postale en franchise militaire - Toulon le 14 avril 1919
Cachet : MARINE FRANCAISE SERVICE A LA MER
VICTOR-HUGO

VAGUEMESTRE

Documents DL-CPV155 - Informations Wikipédia

 

Victor-Hugo, village d'Algérie

Victor Hugo n'est pas seulement notre plus grand poète, un romancier, un ballon monté de 1870, un croiseur-cuirassé de 1904, un bureau de poste parisien ; C'est également un village … algérien, du temps des colonies françaises. Comme chacun le sait, beaucoup de Français furent déportés, suite aux Révolutions françaises et à l'Empire. Les colons pour faire une France au-delà des mers, lorsqu'ils créaient un village en Algérie, donnaient parfois le nom d'un homme illustre à ce village.
En 1848 [le 9 décembre], les 3 provinces d'Algérie devinrent les départements français d'Algérie (Oran, Alger, Constantine).
[Le sud ne fut pas départe-mentalisé].
Le village VICTOR-HUGO fut créé dans le département Alger.

Lettre du 3 mai 1946
Timbre à Date type B4 - VICTOR-HUGO ALGER

Village VICTOR-HUGO (Alger)

Lettre du 9 mai 1958 en Franchise Militaire
Timbre à Date type A7 - VICTOR HUGO ALGER
cachet de vaguemestre : 2e Groupe de Compagnies Nomades d'Algérie / 4ème Compagnie

Le redécoupage des départements d'Algérie fut réalisé ainsi en 1956 : de 3 à 12 (Oran en 4, Alger en 4, Constantine en 4 et Bône). Puis ils passèrent à 15 en 1958 avant de revenir à 13 en 1960 (Alger, Batna, Bône, Constantine, Médéa, Mostaganem, Oran, Orléanville, Saïda, Sétif, Tiaret, Tizi-Ouzou, Tlemcen. Les territoires du Sud Algérien comprirent 2 départements : La Saoura et Les Oasis.

[Dans le département d'Alger découpé en 4 (Alger, Orléansville, Médéa, Tizi-Ouzou) pas de Tiaret ! Le département de Tiaret fut créé à partir du département d'Oran.
VICTOR-HUGO se situa dans le département de Tiaret].

Mairie et Bureau des PTT de VICTOR-HUGO

Lettre en Recommandé du 20 janvier 1961
Timbre à Date type A8 -
VICTOR HUGO TIARET

Les départements furent maintenus jusqu'à l'indépendance de l'Algérie en 1962. Les divisions territoriales qu'ils représentaient furent en revanche conservées jusqu'en 1974, prenant le nom de wilayas à partir de 1968

[La guerre d'Algérie ou Révolution algérienne mais aussi guerre d'indépendance algérienne ou guerre de libération nationale, est un conflit qui se déroula de 1954 à 1962.
Celui-ci déboucha, après les accords d'Évian du 18 mars 1962, sur l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet.]

Au moment de l'indépendance de l'Algérie, le village VICTOR-HUGO conserva son nom ;
Et ses Timbres à date de la colonisation continuèrent d'être utilisés par les Postes.

Puis le village devint HAMADIA.

Lettre du 17 août 1966
Timbre à Date type A8 (abimé)
- VICTOR HUGO TIARET - sur timbre algérien

Documents DL-CPV155 - Informations Wikipédia

 

Waterloo et la colonne Victor Hugo

Mardi 30 juin 2015 : en souvenir du jour de 1861 où Hugo a " fini " [mais non terminé : il y travaillera encore de nombreux mois] Les Misérables lors de son séjour à Mont-Saint-Jean, sur la commune de Waterloo -, a été inaugurée la colonne Victor Hugo restaurée, située à Lasne, en bordure de la Nationale 5. Propriété de la province du Brabant wallon depuis 2010, elle n'était plus entretenue depuis des années, on a même pensé qu'elle allait s'effondrer.

Projet initial du Monument Victor Hugo
à Waterloo
A.M. Ley &Verhoeven, (architectes)

Le coq est présent dans un écusson de pierre encastré à mi-hauteur.
Sur les 4 faces du socle, une plaque de bronze avec inscriptions.
Celle de devant représente le profil de Victor Hugo.

Mais la perspective du bicentenaire de Waterloo a donné des ailes à ses défenseurs.
Une somme de 128 000 euros a été débloquée pour procéder à la restauration du monument et à sa remise en valeur. La construction avait commencé en septembre 1912 mais fut interrompue deux ans plus tard. Il a fallu attendre 1955 pour que les travaux reprennent et 1956 pour l'inauguration. Le projet initial prévoyait d'installer un coq gaulois en bronze au sommet, mais le coq n'a finalement jamais vu le jour.
La colonne Victor Hugo mesure 20,5 mètres, elle est le seul monument non militaire du site de la bataille de Waterloo. Elle a été classée en 1979.

Lors de son séjour à Waterloo, du 15 mai au 14 juillet 1861, pour y écrire le célèbre chapitre des Misérables, Hugo occupa la chambre d'angle au premier étage, d'un hôtel à Mont-Saint-Jean. L'hôtel fut démoli en 1962. Le romancier voulait être au plus près du lieu de bataille et y rencontrer les habitants ayant pu être spectateurs afin d'approcher la réalité.

Hôtel de Colonnes à Mont-Saint-Jean - Belgique
Victor Hugo y séjourna du 15 mai au 14 juillet 1861 et
occupa la chambre d'angle dont le balcon surmontait la porte d'entrée.

La Société belge d'études napoléoniennes sauva de la destruction la grille du balcon de la chambre de Victor Hugo..
Elle est actuellement dans la cour du Musée Napoléon, qui fut le quartier général de Napoléon et s'appelait à l'époque,
la ferme du Caillou.

(colonne Victor Hugo) : Lettres d'information de juillet 2015 (Société des Amis de Victor Hugo) - carte et photo DL-CPV155
(hôtel et balcon Mont-St-Jean) : carte et photo DL-CPV155

D. L. - CPV 155 - Club Philatélique de Vélizy
juillet/août 2016
Corrections : madame Danièle Gasiglia-Laster
, (secrétaire de la SAVH)