Alfred de Pischof (1882 - 1922)

Un chercheur inlassable et modeste d'une exceptionnelle ingéniosité.

Alfred Ritter von Pischoff [Alfred de Pichof] est né en 1882 à Vienne en Autriche, de parents français d'origine russe. Après ses études à Paris, il réalise en 1906 des vols planés sur les buttes de Palaiseau. En 1907, il crée son premier avion le "de Pischoff [de Pichof] n°1" surnommé "le vol au vent". Il s'associe ensuite, en 1908 et 1909, à Paul Koechlin pour réaliser le monoplan qu'ils feront voler à Villacoublay.
De Pischoff [De Pichof] retourne ensuite en Autriche avant de revenir en France avec son troisième avion dénommé "autoplan", sorte d'hybride d'avion et de voiture. En 1910, Alfred de Pischoff [de Pichof] ouvre deux écoles de pilotage à Issu-les-Moulineaux et à Juvisy.
En 1911, il vend les plans et la licence de fabrication de l'Autoplan et part diriger une usine aéronautique en Russie. De retour à Paris en 1918, il se remet au travail sur des avions de petite puissance et réalise une "avionnette", qui connaît un grand succès. C'est une véritable "motocyclette volante" où le pilote est assis sur une seule poutre d'empennage à laquelle il est attaché par une simple sangle. C'est en ramenant son avion vers Orly, après un vol de certification à Villacoublay, qu'il trouve la mort. Pris dans un trou d'air, il est éjecté de son siège dont il n'avait pas bouclé la sangle.

premier avion d'Alfred de Pischof

Paul Koechlin (1881 - 1916)

Un artisan entreprenant et efficace, d'une grande humilité.

Paul Koechlin est né à mulhouse en 1881. Il fonde la société "Aéroplanes P.KOECHLIN" à Billancourt produisant "Monoplans, hélices, châssis". Il sculptait lui-même des hélices dans un tronc de noyer. Après sa collaboration avec de Pischoff, Paul Koechlin conçoit son propre monoplan qu'il développe de 1909 à 1911.
De 1910 à 1912, il participe à plusieurs courses avec son propre avion. C'est un monoplan, propulsé par un moteur GIP de 70HP, et l'on dit qu'il s'agissait du premier avion dont le fuselage était construit en acajou verni. Il ouvre deux écoles de piloges en 1909 à Port-Aviation (Viry-Chatillon) puis à Mourmelon. Le 19 décembre 1910, Marthe Niel est la seconde femme, après Mme de la Roche, à passer son brevet (n°226) sur un Koechlin de type C à moteur Labor (l'avion le plus rapide de son époque, volant à plus de 100 km/h) à Mourmelon.
En 1911, Koechlin vend ses activités à Vinet. On ne retrouvera pas Paul Koechlin dans l'Armée de l'Air lors du premier conflit mondial mais dans un régiment du train. Il fut tué dans la Somme en 1916.

premier avion de Paul Koechlin

biographies parues dans Les Echos de Vélizy-Villacoublay - n°202 - décembre 2008
cartes postales SdT
[...] modification demandée, mai 2015

site de Signe des Temps :  www.velizy-villacoublay.net

 

 

 

Article " Alfred de Pischof " par Henry Beaubois, paru dans PIONNIERS,
revue aéronautique trimestrielle des Vieilles Tiges N°25 de juillet 1970.

… à la demande d'un fervent de l'aviation naissante, Jean-paul Koechlin, avec lequel il s'associe, il construit un appareil d'une formule toute différente, un monoplan portant trois paires d'ailes en tandem, la dernière figurant la queue stabilisatrice, avec fuselage quadrangulaire entièrement entoilé, pourvu à l'arrière de deux plans fixes verticaux formant dérive et quille comme dans le biplan de l'année précédente. Le moteur, de faible puissance, est un Duteil et Chalmers à 2 cylindres horizontaux opposés développant 20 ch. C'est la première réalisation d'un appareil à petite puissance que réalise Alfred de Pischof suivant une dilection dont, douze années plus tard, il fera une éloquente démonstration sous la forme de l'avionnette de 1920. Malgré une puissance aussi réduite, surtout pour les chevaux-vapeur de l'époque, ce double monoplan sera essayé avec succès le 29 octobre 1908, volant sur 300 et 500 mètres. Une caractéristique curieuse de l'appareil était la commande de gauchissement consistant en un dossier oscillant dans le plan transversal, le corps du pilote commandant ainsi instinctivement la torsion des ailes. Un petit point d'histoire mérite ici d'être mentionné : c'est sur un terrain sis à Villacoublay, appartenant à un propriétaire foncier nommé Dautier, que furent réalisés ces envols, marquant incontestablement la première vocation aéronautique de ce haut-lieu de l'aviation française. Toutefois, ce terrain étant trop exigu, les essais se poursuivirent à Issy-les-Moulineaux, déjà bien familier à notre aviateur constructeur.